Édition du vendredi 10 décembre 2004
L'Assemblée des communautés de France estime que la réforme de la taxe professionnelle doit encourager l'extension de l'intercommunalité à fiscalité propre
LAssemblée des communautés de France (ADCF) a adressé ses positions et propositions à la Commission sur la réforme de la taxe professionnelle. Elle rappelle «lenjeu que constitue la taxe professionnelle pour les 2 461 communautés constituées à ce jour qui prélèvent plus de 9 milliards deuros de la ressource (soit 41% du produit). Les communautés urbaines, dagglomération et de communes sont aujourdhui les institutions les plus dépendantes de cette ressource fiscale (pour plus de 80% de leurs recettes fiscales si lon inclut les compensations) en raison du succès considérable de la taxe professionnelle unique (TPU) qui régit désormais 1028 groupements et 38 millions de Français».
Les élus intercommunaux considèrent, «en premier lieu, que la réforme de la taxe professionnelle doit veiller à ne pas remettre en cause les acquis de lintercommunalité à fiscalité propre et même encourager son extension».
Pour autant, lADCF sest déclarée, depuis le mois de janvier, favorable à la réforme dun impôt devenu excessivement complexe et inéquitable. Elle considère ainsi la réforme obligatoire et urgente car la taxe professionnelle est privée de «flux entrants». Elle demande néanmoins que le cahier des charges de la réforme, défini en février 2004 par le Premier ministre, «soit respecté et que celle-ci ne se traduise pas par un report de charges sur les ménages. La réforme doit donc viser à retrouver des produits fiscaux prélevés sur les entreprises équivalents à ceux constatés en 2003 (environ 22 milliards deuros) et non ceux qui résulteront, en 2006, des dégrèvements sur les nouveaux investissements opérés cette année».
LADCF propose :
- une refondation de lassiette de limpôt économique local reposant sur la valeur ajoutée ; la valeur ajoutée étant neutre entre les divers facteurs de production et dun dynamisme corrélé à celui du PIB.
- la préservation des systèmes de taxation antérieurs pour les très petites entreprises.
- le maintien de la libre fixation des taux dimposition par les groupements intercommunaux, encadrée par des taux plancher et plafond, dans la mesure où la taxe professionnelle constitue leur principale ressource fiscale.
- une répartition des bases taxables des entreprises multi-établissements au prorata des effectifs salariés et des superficies occupées ; indicateurs qui prendront mieux en compte les contraintes et servitudes des collectivités et permettront la meilleure répartition possible des richesses fiscales sur le territoire.
- une mise en uvre progressive de la réforme, sur cinq à dix ans, visant à lisser les transferts de charge fiscale entre secteurs dactivité mais aussi les transferts de richesses fiscales entre collectivités.
- la neutralisation des effets de la réforme sur les collectivités par réajustement en conséquence des dotations de lEtat et notamment des compensations de lancienne part salaires de la taxe professionnelle.
- un renvoi à une seconde étape de la réflexion sur les hypothèses de spécialisation fiscale qui nécessiteraient une remise à plat préalable de lensemble de la fiscalité locale.
«LADCF se félicite du travail approfondi qui a pu être conduit dans le cadre de la commission Fouquet et du dialogue qui a pu sinstaurer entre représentants des associations délus et des organisations patronales.» Elle rappelle que Marc Censi, son président, avait indiqué qu«il est impératif pour le développement de nos territoires que se poursuivent les rapprochements engagés entre les communautés et les acteurs économiques. Tout divorce au sujet de la taxe professionnelle serait une catastrophe. LEtat doit en avoir conscience».<scr
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